HISTORIQUE & MODALITÉS D’ATTRIBUTION
Le 25 juin 1950, les forces armées de la Corée du nord envahissaient la Corée du sud pour obtenir par la force la réunification du pays au profit du bloc communiste. Cette agression provoquait, dans un premier temps, l’application de sanctions économiques et militaires par les Nations Unies. Mais après une rapide avance, les troupes du nord furent refoulées jusqu’à la frontière mandchoue par les forces de l’O.N.U., commandées par le général américain MAC ARTHUR et constituées par les contingents de dix sept pays. Cependant, cette force multinationale dut battre en retraite lorsque le conflit s’internationalisa avec l’envoi de « volontaires » par la Chine. Après de durs combats et la signature d’un armistice à Pan Mun Jom, le 27 juillet 1953, une ligne de cessez le feu fut instituée légèrement au nord du 38ème parallèle. La France participa à ces opérations par l’envoi symbolique, en novembre 1950, d’un bataillon de 1 051 volontaires, de l’Armée de Terre, de la Marine et de l’Air, de l’active et des réserves, placé sous les ordres du général de corps d’armée Raoul Charles MAGRIN-VERNEREY dit « MONCLAR », qui pour pouvoir exercer ce commandement dut servir comme lieutenant-colonel. Ultérieurement, un second bataillon, placé sous les ordres du lieutenant-colonel LEMIRE, prendra part aux opérations. Nos soldats s’illustrèrent lors des combats de Wonju ( 9 février 1951 ), près de Chipyong-Ni ( 2 février 1951 ) et lors de conquête du fameux massif de Crévecoeur. Pour les Français, le bilan humain de la guerre fut le suivant : sur un effectif total engagé de 3 421 hommes, 262 furent tués, 1 008 blessés et 7 portés disparu. Sous l’impulsion de monsieur ROTINAT, président de la commission de la défense nationale du Conseil de la République, est créée par le décret du 8 janvier 1952 la Médaille commémorative française des Opérations de l’Organisation des Nations Unies en Corée, visant à distinguer les hauts faits d’armes du bataillon français de l’O.N.U. Nul ne peut prétendre au port de cette médaille s’il a été l’objet, au cours de la campagne, d’une condamnation à une peine afflictive ou infamante. Il est délivré un diplôme et le droit au port de cette décoration ce justifie par la possession d’un document administratif attestant de la participation à ces opérations. Les demandes pour attribution se font auprès du bureau des décorations au ministère de la Défense.
Remarque : l’O.N.U a pour sa part créée, le 12 décembre 1950, la Médaille des Services des Nations Unies, pour la Corée, qui fut attribuée aux membres des forces armées des 17 pays qui participèrent, entre le 27 juin 1950 et 27 juillet 1954, aux opérations.
BÉNÉFICIAIRES
La Médaille commémorative française des Opérations de l’Organisation des Nations Unies en Corée récompense pour une période minimum de deux mois de séjour sur ce théâtre d’opération :
¨ les militaires du détachement français des Nations Unies en Corée et les personnels de la Marine ;
¨ les étrangers ayant servi sous commandement français, sous réserve de produire à l’appui de leur demande l’agrément de leur gouvernement respectif.
Pour les personnels blessés ou cités durant ces opérations, le délai de deux mois n’est pas exigé.
CARACTÉRISTIQUES
RUBAN
Largeur de 36 mm. Il associe les couleurs de la France et de l’O.N.U. La partie centrale, sur une largeur de 20 mm, est aux couleurs de l’O.N.U. matérialisées par trois raies verticales d’égale largeur : au centre une raie blanche encadrée par deux raies bleu clair. Cette partie centrale est bordée de chaque côté par les couleurs tricolores françaises constituées de trois raies verticales d’égale largeur : bleu, blanc, rouge à gauche et rouge, blanc, bleu à droite.
INSIGNE
Médaille ronde en bronze, du module de 36 mm. Dessin de Robert LOUIS et gravure de Maurice DELANNOY.
Sur l’avers : sur un fond rayonnant ( symbolisant la Corée, le pays du matin calme ), une partie centrale représente les armes de la Corée placées à l’intérieur d’une forme circulaire à huit lobes ( symbolisant la liberté et le souvenir des disparus ), entourée de deux rameaux d’olivier ( emblème de l’O.N.U.) et surmontée par une torche dont l’extrémité de la flamme dépasse le haut de l’insigne et se rattache la bélière par un anneau.
Sur le revers : au centre l’inscription
MEDAILLE COMMEMORATIVE FRANÇAISE DES OPERATIONS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES EN COREE, entourée de la légende REPUBLIQUE FRANÇAISE.
La bélière est formée d’un motif, de la largeur du ruban, rappelant l’architecture de la toiture d’une pagode.
A l'instar de la Médaille commémorative de la Campagne d’Indochine, le dessin syncrétique de la médaille, réalisé par l'héraldiste Robert LOUIS, donnera au final naissance à l'une de nos plus belles médailles commémoratives du 20ème siècle.
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