Histoire d'un voiturier d'Arès

 
 

François DUBOURG, de la paroisse d'Andernos, en se mariant avec Marie DEJEAN, de la paroisse de La Teste, avait reçu de Pierre DEJEAN certain meubles et une somme de 500 livres, ce qui va permettre à François de devenir marchand de poisson.
Nous ne connaissons rien de la vie de ce couple jusqu'en 1748 mais les événements familiaux vont se précipiter.
Gérard, leur fils est notre ancêtre, qui est âgé de 14 ans, va se marier avec Marie HELLIES, fille de Jean dit "Pastitou" et de Françoise DEYRES, âgée de 26 ans. Le mariage a lieu le 27 juin 1746. Deux jours plus tard, un autre fils DUBOURG, âgé de six mois, meurt.
Marie DEJEAN accouche d'un autre fils le 6 août 1747, mais il meurt le 10 avril 1748. Sa mère était décédée deux jours plus tôt.
Quelques jours après le décès de son épouse
Marie DEJEAN, François passe un contrat de mariage, le 16 mai 1748, avec une femme âgée de 40 ans, Marie ROCHE. Le mariage a lieu le 25 juin 1748. Dix mois après, elle accouche d'un fils, Jean, le 14 avril 1749. Mais le 30 avril de la même année, elle décède ainsi que leur dernier enfant.
François ne se décourage pas. Sept jours plus tard, il décide de se marier avec
Isabeau CASTAING, veuve de Barthélémy DUVIGNEAU. Elle est âgée de 31 ans. Ils auront ensemble une fille, Marguerite. Douze ans plus tard, Isabeau décèdera et sera inhumée en présence de son fils, Pierre DUVIGNEAU.
Il renoncera au mariage et trouvera une quatrième personne, Anne DUBOIS, femme de Jean DUFAURE. "Pour les bons et agréables services", elle aura droit durant six ans à une chambre dans sa maison d'Arès et il lui lèguera une vielle pinasse.
François DUBOURG, voiturier, marchand de poisson, a su faire fructifier l'argent de la dot de sa première épouse. Il s'enrichit, en voici des preuves:
Il se constitue une rente perpétuelle de 25 livres 5 sols (3€25245) et, coup d'éclat, François et sa troisième épouse prêtent à Mademoiselle Marguerite LAVILLE, châtelaine du château d'Arès, la somme de 1200 livres pour trois ans. Cette somme leur rapporte 60 livres par an (Quittance du 08/06/1753 et du 22/06/1756).
Les nobles, qui ne travaillent pas, sont de plus en plus pauvres, mais la petite bourgeoisie, les commerçants s'enrichissent et peuvent prêter au Seigneur du lieu. Belle revanche d'un fils et petit fils de laboureurs contre son Seigneur !

Dans le rôle des impôts du 1/20°, François DUBOURG possède une maison et un jardin, huit journaux de terre, quatre journaux de prés, un journal et quart de pignada et un journal de lande. Valeur 22 livres 20 sols. Il paie 2 livres et 6 deniers.

Anecdote: "François DUBOURG, voiturier, dit "Brec" est condamné à verser 5 sols de dommages et intérêts car il a donné des coups de bâtons à François SOUREAU qui habite chez son frère à Arès". Témoin Gabriel LECLERC, capitaine de la patache.

Dans son troisième testament, il désire être inhumé dans l'église mais il n'offre que 10 livres. Dans un autre testament il offrait 60 livres. Pourquoi cette baisse? Il demande 10 messes.

"Le 07/04/1778 décède François DUBOURG dit Brec, voiturier du haut d'Arès, veuf en troisième noce d'Isabeau CASTAING, âgé de 71 ans, après avoir reçu les sacrements et le lendemain fut enterré dans l'église du lieu, au fond de la chapelle Notre-Dame en présence des témoins qui ont signé avec moi, CLAVERIE, curé d'Andernos".

Depuis trois ans on n'enterrait plus dans l'église... mais quand on a de l'argent... !

Grâce à un testament, nous avons appris que François avait cinq enfants vivants à la mort de Marie DEJEAN. En effet, son Gérald demande et obtient la part de l'héritage de sa mère, c'est à dire le cinquième de la dot de sa mère, soit 10 livres (Quittance du 06/10/1757 - AD33 3E 22647). Acette date, cinq enfants étaient encore en vie.
Catherine et Thomas décèderont avant leur père car ils ne sont pas cités dans le dernier testament.
Eymard, Marianne et Marguerite reçoivent cinq sols. Ils sont déshérités, ou plutôt ils ont reçu leur part par une dot ou un préciput.
Gérald avait reçu la part de l'héritage de sa mère et certainement un préciput de son père. Quand à
Jeanne, du premier lit et Marguerite, du troisième lit elles ont été dotées.
Marie, handicapée, certainement sourde d'où muette, reçoit 2000 livres, six linceuls, quatre serviettes, deux plats d'étain, un coffre de bois fermant à clef, deux ruches et la moitié d'un cheval et ses harnais.
Jean, son petit-fils, fils de Thomas décédé, reçoit 1200 livres mais il devra s'occuper de sa tante jusqu'à son décès. Jean sera son héritier et devra vendre la moitié du cheval de sa tante. Il reçoit aussi le quart d'un troupeau de quatre vaches (il aurait été plus simple de dire une vache, mais on aurait pas su qu'il y avait un troupeau de quatre vaches).
A son petit fils François qui épousera
Marguerite DANEY, il offre deux ruches à miel.
 

 

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