Anciennes Unités de Mesure

 

De  la  Mesure  ...  !

Beaucoup d'entre nous en étudiant les testaments et successions de nos ancêtres, se sont trouvés confrontés à des termes dont ils connaissaient l'existence mais ignoraient la signification ou la valeur : la toise, le sol, le journal, etc...
Je me suis livrée à un petit travail de glossaire qui me permet de mieux apprécier et évaluer la richesse ou la misère de mes ancêtres.
Je vous le livre à toute fins utiles ou inutiles, à vous de juger.

 
Mesures de distances :
Lieue commune : 4,4444 Km
Lieue de Poste : 3,898 Km
1 Toise : 1,949 m (6 pieds)
1 Pied : 32,4 cm (12 pouces)
1 Pouce : 2,7 cm
1 Pas :
0,624 m
 
Mesures de Capacités pour les grains et farine :
1 Litron : 0,813 L
1 Boisseau : 13 L
1 Setier :
152 L (12 boisseaux)
 
Mesure des Liquides :
1 Chopine ou Setier : 0,465 L
1 Pinte : 0,93 L
1 Pot : 1,86 L (2 pintes)
1 Velte : 7,44 L (8 pintes)
1 Quartaut :
67,05 L
 
Mesures de Masse :
1 Once : 30,59 g
1 Livre : 489,50 g
1 Tonneau :
979 Kg
 

Mesure de Superficie :
1 Arpent : 4.221 m2
1 Journal : surface labourable en une journée, donc variable en fonction de l'ardeur et du courage du laboureur et aussi des provinces. (je me base sur 3300 m2) *
1 Verge :
1/4 d'arpent.

 
Mesure d'Etoffe :
Aune de Paris (en 1812) :
1,188 m
 
Monnaies :
1 Louis d'or : 20 livres
1 Livre : 20 sols
1 Sol :
12 deniers

A partir de Haut Moyen Age, l'or et l'argent servirent à frapper la monnaie (le sou ou le sol en or et le denier en argent). Mais la situation restait confuse en raison des nombreux types de monnaies en circulation : denier Toulousain, Tournois, Parisis.
Les Capétiens essayèrent de normaliser cette situation et Saint Louis imposa la Livre Tournois comme base de la monnaie.
Louis XIII fera frapper les premiers Louis en 1640 qui dureront jusqu'à l'arrivée du franc Germinal.

 
* Pour notre région je me suis fixée cette superficie en fonction des données trouvées dans le livre de M. J.F. DUCLOT " Un Notaire Viticulteur et Cabaretier" ( Association Historique de Branais).
 
 

Les Anciennes Unités de Mesure usitées en Gironde sous l'ancien Régime

 

La plupart de ceux qui s'intéressent à la généalogie ont à consulter de vieux actes notariés tels que testaments, contrats de Mariage, actes de vent, titres de propriétés, certificats d'arpentage, etc...
Bien souvent de tels actes font état de mesures exprimées en des unités très diverses qui ne nous sont plus familières.
Jusqu'à l'arrêté des Consuls du 13 Brumaire an IX (4 novembre 1800) qui précisait que le nouveau système métrique serait obligatoire sur tout le territoire de la République à partie du 1er Vendémaire an X (23 Septembre 1801).
En plus des mesures royales utilisées à Paris et dans l'administration, chaque région avait son propre système.
Voici donc ce qu'il en était pour la Gironde :

                                                                                                                     Guy  CANDRESSE
 

Unités de longueur :
Les unités de longueur usitées pour la construction des édifices public ou privés semblent ressortir à un système relativement homogène basé sur le pied de roi de 0,325 m. Les mesures légales étaient donc :

La Toise de 6 pieds : 1,949 m.
Le pied du roi : 0,325 m ou 12 pouces.
Le pouce : 2,7 cm ou 12 lignes.
La ligne : 2,3 mm ou 12 points.
Le point : 0,196 mm.
L'aune : 1,188 m.
A partir de là les choses commencent à se compliquer et on trouve :
L'aune de tisserand : 1,45 m.
La brasse : 1,62 m.
La brasse de paveur : 1,69 m.
La brasse des fossés : 1,78 m.
Le pied bordelais : 0,457 m.
Le pas de terre : 0,892 m.
La latte bordelaise : 2,497 m.
La lieu de Poste ou Petite Lieue de 2000 toises : 3,9 Km.
La lieu de 25 au degré : 4,44 Km.
La lieu marine de 20 au degré : 5,56 Km.
La lieu de Pays de 3000 toises :
5,85 Km.
 
Unités de surface :
Toises carrées, pieds carrés, pouces carrés, etc ...
 
Mesures agraires :
L'activité primordiale des français de l'époque étant l'agriculture, les mesures agraires étaient très diverses et nous pouvons avoir une pensée compatissante pour le tabellion qui devait arbitrer certaines transactions entre habitants de différentes paroisses. Il y avait en effet :
L'arpent de France : 51,07 m2.
Le journal bordelais : 3193 m2 divisé en 32 règes de 16 carreaux.
Le sadon du Médoc : 795 m2 divisé en 10 règes de 100 pas carrés.
Le journal de Saint-Emilion : 3210 m2 divisé en 24 brasses de 7 carreaux.
Le journal de Blaye : 3665 m2 divisé en 72 carreaux de 20 pieds carrés bordelais.
Le journal de Saint-André-de-Cubzac : 4376 m2 divisé en 16 onces de 72 carreaux.
Le journal de Puynormand : 4748 m2 divisé en 24 brasses de 12 carreaux.
Le journal de Préchacq : 6078 m2 divisé en 20 lattes de 20 escats.
Le journal de Captieux : 11538 m2 divisé en 32 lattes de de 32 escats.
Le journal de La Réole :
3945 m2 divisé en 1600 carreaux ou compas carrés ou encore 20 lattes de 20 escats.
 
Unités de mesure pour les solides :
Toise cube, pied cube, pouce cube, etc ...
Pour les bois de charpente : la solive, pied de solive, pouce de solive, etc ...
Exemple : 1 m3 : 9 solives 4 pouces 2 lignes.
Pour les bois de chauffage :
Le tonneau : 3,641 stères.
La brasse de La Réole :
2,571 stères.
 
Unités de mesure pour les grains et matières sèches :
Unité de base : le boisseau, mais lequel ?
Boisseau de Bordeaux : 80,5 litres = 16 cuillers = 32 picotins.
Boisseau de Lesparre et du ci-devant Médoc : 106,25 litres.
Sac de grain de la Réole : 107,78 litres = 32 picotins.
Boisseau de Bazas : 91,26 litres = 32 picotins.
Boisseau de Cadillac : 97,77 litres.
Boisseau de La Teste : 110,8 litres = 48 écoussures.
Boisseau de Saint-André-de-Cubzac : 112,77 litres.
Boisseau de Landiras : 104,3 litres = 6 sixièmes appelés quarts.
Boisseau de Castelmoron : 117,33 litres.
Boisseau d'Aillas : 107,55 litres.
Boisseau de Podensac : 94,5 litres.
Boisseau de Libourne : 87,3 litres.
Boisseau de Langon :
77,57 litres.
 
Mesures pour le sel :
Là, il y avait la gabelle ! Une seule unité !
La mine :
1,15 hectolitre = 2 minots = 16 cuillers.
 
Mesures pour les liquides :
L'huile d'olive se pesait : 1 litre pèse : 1 livre 13 onces 7 gros et 18 grains.
1 litre d'huile : 0,535 litre.
Pour les autres liquides :
Le pot bordelais : 2,26 litres = 4 pintes de 4 ou 6 pintes de 6.
Le pot de La Réole : 2,42 litres.
Pour l'eau de vie : La velte : 7,5 litres.
Pour les vins : La barrique marchande de jauge bordelaise :
240,8 litres.
 
Unités de poids :
La livre : 0,489 kg.
L'once : 30,59 gr.
Le grain : 5,3 gr.
La livre médicinale : 0,367 kg.
Le quintal bordelais : 48,44 kg.
(N.B. :
Jusque vers 1950 nos paysans parlaient encore de quintaux ... de 50 kilos).
La livre carnassière pour les viandes :
2,224 kg n'étaient déjà plus en usage avant la Révolution.
 
Monnaies :
Le système monétaire était à peu près unifié. Il y avait :
La livre tournois qui valait 0,99 francs de 1803, était divisé en 20 sous, et le sous en 12 deniers.
Seul le sous Parisi
était la quinzième partie de la livre.
 

Après les changements d'unité monétaire, imaginons un petit problème tel qu'il pouvait se poser avant l'institution du système métrique :
Monsieur Félix LASCAR, cultivateur à La Réole, possède un champs de 50 journaux 11 lattes et 9 escats sur lequel il a récolté 60 sacs et 16 picotins de blé par journal.
Il garde 1/75 de sa récolte pour la semence et vend le reste à Monsieur Jean COUDERT, meunier à Gujan au prix de 18 livres tournois 4 sous et 6 deniers le boisseau de La Teste.
Quelle somme Monsieur COUDERC devra-t-il payer ce blé sachant que le sac de La Réole vaut 8 1/4 boisseaux de Paris et que le boisseau testerin en vaut 8 1/2.

Grâce à notre calculette nous avons trouvé un résultat proche de 53399 livres et 5 sous, et en conclusion nous pensons que malgré tout, le passage à l'Euro a été plus facile.

 

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